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Enfin, malgré qu’elle ne pût plus dire que « la liste civile serait la presque totalité de la dépense publique de la province », la chambre d’assemblée refusa de se conformer au désir du roi, et en donna les raisons dans une adresse à sa Majesté, que le gouverneur promit de lui transmettre.

N’ayant pas réussi, l’année précédente, à faire nommer M. J. Stuart agent de la province, la chambre d’assemblée crut pouvoir nommer seule, comme tel, quelque membre influent de la chambre des communes, et jetta les yeux sur M. Marryat. Après avoir exprimé (par résolution) sa confiance inaltérable dans « les talens, l’intégrité et le dévouement aux intérêts de la province, de James Stuart, écuyer », elle résolut, que « vu les circonstances où elle se trouvait placée, Joseph Marryat, écuyer, membre de la chambre des communes, serait prié d’agir comme agent de la province ». Des copies des résolutions de l’assemblée furent transmises à ce monsieur, et il fut prié de correspondre avec son président. Mais le conseil législatif, qui n’avait pas été consulté sur le sujet, se montra grandement offensé du procédé, et résolut que les résolutions de l’assemblée, priant Joseph Marryat, écuyer, d’agir comme agent de la province, &c., était une assomption dangereuse du pouvoir législatif de la part de l’assemblée (agissant) seule, sans le concours des autres branches de la législature ; une tentative de nommer aux offices, qui était une infraction et une violation directe de la constitution, de la prérogative royale, et des droits et priviléges de la chambre haute, &c. Le gouverneur fut prié de transmettre au roi une copie de cette résolution.

M. Marryat informa, par lettre, l’orateur de l’assemblée, qu’il ne pouvait pas accepter l’emploi qu’elle avait voulu lui conférer. La raison de son refus était que