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cier les motifs qui m’ont induit à accepter cette charge. Frappé de ces impressions et avec une pleine confiance dans votre zèle, votre loyauté et votre connaissance locale des intérêts publics et privés du pays, j’ai patiemment observé vos délibérations… Vous, messieurs du conseil législatif, n’avez pas trompé mes espérances, et je vous prie d’accepter mes remercîmens pour le zèle et l’assiduité que vous avez montrés dans ce qui concernait plus particulièrement la branche de la législature à laquelle vous appartenez. C’est avec un véritable regret que je me vois forcé à dire qu’il n’est pas en mon pouvoir d’exprimer à vous, messieurs de la chambre d’assemblée, la même satisfaction, ni mon approbation, soit du résultat des travaux auxquels vous avez employé un temps si précieux, soit des principes qui les ont dirigés, et qui sont consignés dans vos journaux. Vous avez procédé sur les documens que j’avais fait mettre devant vous, à voter une partie des sommes requises pour le service de l’année 1819 ; mais le bill d’appropriation que vous avez passé était établi, comme il paraît par les journaux de la chambre haute[1], sur des principes qui ne pouvaient constitutionnellement être admis ; et il a été en conséquence rejetté par cette chambre ; de manière que le gouvernement de sa Majesté se trouve dépourvu des ressources pécuniaires nécessaires au maintien de l’administration civile de la province pour l’année suivante, malgré l’offre, et l’engagement volontaires faits à sa Majesté, par la résolution de votre chambre du 13 février 1810. »

Le conseil législatif avait, en effet, résolu, le 21 avril, « Que le mode adopté par ce bill pour l’octroi de

  1. La chambre haute pouvait avoir eu raison jusqu’à un certain point ; mais il ne fallait pas lui attribuer, en quelque sorte, l’infaillibilité.