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Américains ; mais leur gaucherie, ou plutôt les belles manœuvres, la présence d’esprit, les ruses de guerre, l’intrépidité du commandant canadien, habilement et bravement secondé par les capitaines Juchereau-Duchesnay, Lamotte, Gaucher, Daly, rendirent inutile la marche en avant de ces troupes.

Au commencement de novembre, une armée américaine, dont on a porté la force à 10, 000 hommes, sous le général Wilkinson, descendit le Saint-Laurent, dans trois cents bateaux escortés par des chaloupes canonnières. Le major-général de Rottenburg, qui commandait à Kingston, fit partir, pour observer l’ennemi, un corps d’armée composé de deux régimens de ligne, d’un parti de Fencibles, d’un parti de Voltigeurs et d’un corps de Sauvages ; le tout, sous le commandement du lieutenant-colonel Morrison, agissant comme brigadier. Une division, ou brigade, de l’armée américaine, sous le brigadier Boyd, ayant traversé à la rive gauche, il s’en suivit un combat, où le colonel Morrison, habilement secondé par le lieutement-colonel Harvey, député-adjudant-général ; par le lieutenant-colonel Pearson, des Fencibles, et par le major Herriot, des Voltigeurs, déploya des talens, un tact militaire, et une présence d’esprit, qui lui méritèrent une victoire prompte et signalée.

Les Américains continuèrent à descendre le Saint-Laurent ; mais ayant appris la retraite du général Hampton, Wilkinson, d’après l’avis d’un conseil de guerre, fit atterrer son armée à la rivière au Saumon, où les bateaux furent mis en sûreté, et où l’on érigea des casernes, de toutes parts, entourrées d’abattis.

Dans le mois de décembre, les Anglais se remirent en possession du fort George, abandonné par les Américains, et s’emparèrent de celui de Niagara.