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importants de la province étaient entre les mains d'Anglais ou de loyalistes américains ; les membres anglais de l’assemblée renouvellaient leurs tentatives pour changer les tenures du pays, et ne cachaient pas le dessein de faire porter à l’agriculture à peu près toutes les dépenses de la province, au moyen de taxes sur les biens-fonds[1].

Sir R. S. Milnes étant passé en Angleterre, vers l’automne de 1805, l’honorable Thomas Dunn, doyen des conseillers exécutifs, prit les rênes de l’administration, sous le titre de président.

Il n’y avait rien eu de bien remarquable dans la première session du quatrième parlement, si ce n’est le refus du lieutenant-gouverneur d’inclure dans les dépenses contingentes de la chambre d’assemblée la somme de vingt-cinq livres du cours du pays, pour l’impression d’une table des matières de ce qu’on appellait en latin barbare lex parliamentaria[2], comme étant, selon son Excellence, une dépense non prévue par la législature ; si ce n’est encore la grande différence d’opinion entre la majorité canadienne et la minorité anglaise, au sujet des taxes à imposer pour augmenter le revenu provincial. À un diner donné à Mont-réal, vers la fin de mars 1805, en l’honneur des membres qui avaient voté, ou parlé, selon ce qu’on appellait le principe anglais de taxation, il avait été porté des toasts, ou santés, qui pouvaient être regardés comme blâmant indirectement

  1. Peut-être pourtant n’avaient-ils pas tort de vouloir que les palais de justice, les prisons, les maisons de correction, ou pénitentiaires, et autres établissemens locaux, fussent érigés au moyen de cotisations, ou taxes directes, imposées aux districts, comtés et villes pour l’avantage particulier desquels ces établissemens seraient faits.
  2. Traduit et imprimé en français par ordre d’un précédent parlement.