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toutes les fins de la justice et de la miséricorde ; et qu’il ne convenait pas de mettre de côté la loi naturelle du pays, rétablie par l’acte de 1774, pour satisfaire les prédilections de quelques particuliers. Le bill du conseil, après avoir été discuté, fut finalement rejetté.

Le gouverneur avait exprimé le désir de voir le systême financier de la province simplifié, et la chambre d’assemblée passa un bill à l’effet d’approprier par un seul acte, et permanemment, « pour le soutien de l’administration de la justice et du gouvernement civil », les droits perçus en vertu de l’acte du parlement britannique, de la 14ème Geo. III. chap. 88, et du statut provincial de la 35ème Geo. III. chap. 9, (de la session précédente) ; mais ce bill ne devint pas loi.

Cependant, l’acte des chemins, qui était une innovation dans le pays, bien qu’une amélioration pour l’avenir, ne causait pas peu d’inquiétude et de mécontentement chez les habitans de la campagne, particulièrement dans le district de Montréal. En quelques endroits, ce mécontentement se manifesta par des procédés irréguliers, par des rassemblemens tumultueux, et des propos injurieux aux autorités constituées ; enfin, par une résistance ouverte à l’exécution de la loi. Plusieurs des réfractaires furent appréhendés, et après examen, ou interrogatoire, quelques uns, entre autres, J. B. Bisette, tanneur des environs de Mont-réal, furent emprisonnés. Ils auraient pu être convaincus de voies de fait, peut-être de pratiques séditieuses ; mais ils étaient accusées de haute trahison, et ce crime ne pouvant être prouvé contre eux, ils furent acquittés.

La formation d’un régiment canadien à deux bataillons date de cette année 1796. Le premier bataillon (ou bataillon Bas-Canadien,) des Royal Canadian Vo-