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Angleterre, le brigadier (ci-devant colonel) Burton passa, à la fin d’octobre de cette année 1763, du gouvernement des Trois-Rivières à celui de Mont-réal, et eut pour successeur le colonel Frédéric Haldimand.

L’année 1764 vit éclore un nouveau systême : on démembra du Canada l’île d’Anticosti et la côte méridionale du Labrador ; le lac Champlain et tout l’espace au sud du 45ème degré de latitude, dont la Nouvelle York fut accrue, et l’immense territoire à l’ouest de l’ancien fort d’Ossouégatchi, ou de la Galette, qui fut laissé sans gouvernement. Le reste, sous le nom de Province de Québec, fut soumis à un chef unique, qui fut d’abord le général Murray[1]. Par cette ligne de démarcation, tirée l’année précédente, dans le cabinet de Saint-James, le Canada se trouva, non seulement extrêmement rétréci, mais encore dépouillé de branches de commerce et de sources de richesses qui étaient départies, à son préjudice, aux colonies anglaises adjacentes. Les Canadiens sentirent d’abord l’injuste partialité de ce procédé ; l’Angleterre en reconnut plus tard l’impolitique.

À la même époque, on donna à la province de Québec les lois de l’amirauté anglaise ; mais cette innovation fut à peine apperçue des Canadiens, parce qu’elle n’intéressait que les Anglais, alors en possession de tout le commerce maritime. Ils durent faire plus d’attention à l’introduction des lois criminelles d’Angleterre : c’était, surtout quant à la procédure, un grand changement pour le mieux : ils durent sentir vivement le prix d’une législation qui ne laissait subsister, dans la pratique, aucun des abus de l’ancien code criminel français.

  1. Il succédait à Sir Jeffrey Amherst, qui avait le titre de capitaine-général des pays nouvellement enlevés à la France et qui conséquemment doit être regardé comme le premier gouverneur anglais du Canada.