mais tout ce monde philosophique a voulu croire sur la foi de Voltaire, que les Jésuites ont fait la guerre au roi d’Espagne, parce qu’ils châtièrent, avec la permission du pouvoir, la féroce cupidité des colons. Il a fallu que des écrivains protestans, — Robertson, Fenning, Collyer, Goodrich, vinssent rétablir les faits et clorre la gueule béante de la noire calomnie. « Il faut le dire, écrivent les savans Fenning et Collyer, les Jésuites ont été bien sévèrement traités. On a pu justement les accuser d’ambition ; mais jamais cette passion ne fut dirigée vers un plus noble but que l’instruction des ignorans, l’encouragement de l’industrie, le règne de l’ordre et de toutes les vertus humaines. »[1]
Ce témoignage vaut celui de Montesquieu. L’auteur de l’Esprit des Lois, dit en parlant des institutions des Jésuites au Paraguay : « On a voulu en faire un crime à la société qui regarde le plaisir de commander comme le seul bien de la vie, — il onblie qu’un Jésuite sail pour le moins aussi bien obéir que commander, — mais il sera toujours beau de gouverner les hommes en les rendant plus heureux. »
« Il est glorieux pour elle d’avoir été la première qui ait montré dans ces contrées l’idée de la religion jointe à
- ↑ Indeed some have treated their character with great severity, and they may justly be accused of ambition ; but perhaps this passion was never directed to more noble and useful purposes than instructing the ignorant, promoting industry, and inspiring a love of order, with temperance, frugality and every other virtue that can humanize the mind.