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coups de ces barbares durant son gouvernement ?

En effet, M. de Chazy, neveu du vice-roi lui-même, fut tué par eux. Voici comment cette mort fut vengée. Un chef, fils d’un Hollandais et d’une Iroquoise, et qui introduisit de la Nouvelle-Belgique les armes à feu dans les Cantons, ayant eu dessein de fondre sur la colonie, rencontra M, de Sorel avec des forces supérieures. Il fut alors assez rusé pour l’aborder comme ambassadeur, et fut conduit à Québeo, où le vice-roi l’accueillit bien, et l’admit même à sa table avec les plus marquans de sa suite. Mais le discours étant tombé sur la mort du jeune de Chazy, un chef, sans doute échauffé par le vin, levant le bras, s’écria que c’était ce bras même qui lui avait cassé la tête. « Ce bras ne cassera plus la tête à personne » reprit M. de Tracy, et il le fit sur le champ étrangler par le bourreau, en présence du Baron, le prétendu ambassadeur, ainsi appelé parcequ’il affectait le luxe européen.

De quel éclat s’entourait le vice-roi dans les cérémonies publiques ?

Il se fesait précéder de vingt-cinq gardes portant le même costume que la garde de Louis XIV lui-même ; il marchait quelquefois à pied et le plus souvent à cheval accompagné de son état-major, des employés