Page:Bibaud - Épîtres, satires, chansons, épigrammes, et autres pièces de vers, 1830.djvu/6

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PRÉFACE

Ne voulant narguer
La plume maligne
Prête à me morguer ;
Non plus que briguer
La faveur indigne
D’un assentateur ;
Défiant auteur,
D’une main craintive,
Je livre au lecteur
Mon œuvre chétive,
Fruit d’un lourd cerveau,
Qu’à coups de marteau
Il faut que j’active.

Pourtant, dans ce cas,
(Et d’autres, sans doute, )
C’est le premier pas
Que plus on redoute ;
Car, quand on est loin,
Sans peine ni soin,
On poursuit la route.

Incertain d’abord,
J’hésite d’écrire ;
Mais, bientôt, plus fort,
Plus hardi, j’aspire
À me faire lire.