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DEUXIÈME PARTIE

I

Le salon est simple, mais d’un goût parfait ; le meuble de velours grenat, les tentures pareilles, ont des reflets sombres que n’égayent pas les bronzes remarquablement beaux Cependant qui ornent la cheminée. On ne voit d’autre peinture que deux tableaux de notre premier peintre féminin Rosa Bonheur ; le bruit des pas s’éteint dans d’épais tapis d’Aubusson ; un silence complet règne dans cette pièce, où un ordre irop parfait peut-être rappelle celui de la petite chambre bleue de Juliette Lambert à Pondevaux.

La jeune fille d’alors, aujourd’hui jeune femme, est assise devant un guéridon sur lequel sont ouverts trois ou quatre livres, dans lesquels elle puise tour à tour. L’étude ne semble pas cependant l’absorber tout entière ; parfois un triste sourire erre sur ses lèvres ; elle demeure pensive et rêveuse.

— Ah ! pardon ; je vous dérange, dit son mari en entrant, et s’asseyant pourtant auprès d’elle. Que lisiez-vous donc avec tant d’attention ?

— L’histoire des anciennes républiques. J’ai un si grand