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— Nous vous suivrons ! s’écria toute la foule dans un élan d’enthousiasme.

Et vous, habitants de Kien-fou-hien, je laisse à votre honneur la garde de l’impératrice. La petite-fille de Confucius entrera à Nankin lorsque j’aurai préparé son trône dans cette antique demeure de vos rois.

Les cris, les hourras devinrent de la frénésie.

Au moment où le prétendant victorieux allait se retirer, on entendit dans l’air un sifflement, et une balle vint le frapper en pleine poitrine. T’ien-té soutint le choc sans chanceler ; puis, écartant son vêtement déchiré, il prit la balle arrêtée à la place du cœur par le manche de son poignard, et la montra au peuple qui cria au miracle.

Quelques heures plus tard tout était calme à Kien-fouhien. La police chinoise venait de ramasser aux abords de la maison de Confucius le corps d’un vieillard. Il avait le cœur transpercé d’un poignard qu’on n’avait pas pris la peine d’enlever de la blessure. Sur ce poignard était écrit un seul mot Justice.

Camille Bias.


CLICHY. Impr. de Maurice Loignon et Cie, rue du Bac-d’Asnières, 12.