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Gutzlaff ne rentra point, Blessé dans son orgueil, le révérend ne pouvait pardonner ; humilié devant Julien qui l’aimait, le respectait comme son père, et sur lequel il avait fondé toutes ses espérances, il éprouvait le besoin de se venger. C’était facile. N’était-il pas le grand maître de l’Union Chinoise, et Taï-ping-Wang un simple instrument, utile, mais non absolument nécessaire à ses projets ? Un prétendant est chose facile à retrouver.


IX

LA DERNIÈRE HEURE.

Quand les jeunes gens entrèrent chez la malade, celle-ci, couchée sur un divan, la tête appuyée sur un riche coussin, et couverte d’une longue tunique dont sa sœur s’était plu à la parer, semblait plutôt reposer que souffrir ; une lourde cordelière mêlée d’or pendait, serrant un peu la taille, de son lit jusqu’à terre. Son front était serein, son regard calme, son sourire céleste ; ses longs cheveux noirs dénoués tombaient en désordre sur ses épaules. Le soleil, à travers les vitraux de couleur et les stores, était pâle ; mais autour de la malade, il y avait comme un scintillement de lumière ; elle semblait rayonner dans un nimbe d’opale.

Taï-ping et son ami, arrêtés sur le seuil de la porte, y fussent restés dans une extase d’admiration si le duc, quit- tant le lit de sa fille, n’était venu à eux :