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VI

LES MYSTÈRES DE IEN-CHÉ.

Entre ces trois hommes la Conversation roula constamment sur Ien-ché. Celni que le père Ambroise avait nommé Gutzlaff s’étonna franchement de ce don de divination ou de pressentiment qui lui avait fait annoncer la présence d’un ami au dehors.

— Elle à toujours été ainsi, dit le duc. Toute petite enfant, elle sentait l’approche de ceux qu’elle aimait ou qu’elle craignait ; ce prodige a étonné beaucoup de savants, mais aucun d’eux n’a pu l’expliquer.

— C’est que sans doute ; reprit Gutzlaif avec une légère ironie, la science de Mesmer est encore inconnue dans l’empire du milieu.

— Détrompez-vous, répondit le duc sérieusement. Ma fille a voulu se rendre compte de cet état étrange dans lequel elle tombe parfois pour nous soulever quelque voile de l’avenir. Elle a étudié cette science que vous appelez magnétisme et qu elle connaît peut- -être MIEUX que vous. Elle a lu Mesmer, Gall, Lavater, et je lui ai entendu dire une fois : si j avais la force, si je pouvais vivre quelques années encore j’irais plus loin, je découvrirais le secret de cetie science annoncée, Mais inconnue.

— Pourquoi ne l’a-t-elle pas tenté ?

— Les épreuves la tuent ; a l’ai suppliée de vivre et d’abandonner ses recherches ; elle à obéi.