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ÉPILOGUE

Vous avez beau dire, cousin Lambert, disait un soir le bonnetier de Pondevaux au père de Juliette, ça n’est pas clair. On n’emprunte pas cinquante mille francs en un jour pour manger des prunes, et je connais assez vos affaires pour savoir que vous n’avez en vue ni entreprise, ni placement avantageux.

— Cousin, vous êtes par trop curieux, répondit madame Lambert, sans doute pour tirer son mari d’embarras. Est-ce que nous allons, nous autres, regarder comme ça dans votre bourse ? M. Lambert a emprunté cinquante mille francs parce qu’il en avait besoin. Voilà. Il est bien bon pour les rendre, je pense.

— Je ne dis pas non, reprit le marchand en hochant la tête d’un air prophétique ; mais vous pouvez m’en croire, de ce train-là, votre gendre vous aura bientôt ruinés ; ça ne sera pas long.

— Eh ! bien, cousin, dit avec son excellent rire le papa Lambert, quand nous en serons là, nous irons partager votre pot-au-feu.

— Tout ça, c’est de la bêtise. Moi je sais bien que j’en- verrais promener le de Villers.

— Ce n’est pas notre gendre qui se ruine, reprit sèche- ment madame Lambert ; au contraire, il travaille. Mais si vous tenez à le savoir, Juliette a fait quelques folies ; il