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la franchise de cette lettre, du courage de cet adieu, de la force de ce sacrifice.

Non, non, se dit-il, cette femme n’est pas coupable de fautes honteuses. Peut-être fait-on peser sur elle un entraînement de jeunesse. Je la retrouverai, je la réhabiliterai ! je la sauverai !

Le lendemain, Henri Désauliers partait pour l’Italie.


XI

Six mois s’étaient passés. L’hiver avait ramené avec la froidure et les brouillards ses joies et ses fêtes de nuit. Les murs de Paris se placardaient d’affiches bals, spectacles, concerts s’y disputaient la meilleure place, et, comme en beaucoup d’autres choses, les derniers arrivés étaient toujours les bienvenus. La nouveauté ! quelle puissance oserait s’égaler à celle-la ?

La nouveauté de cet hiver était la belle Italienne Mariquita Villani, la perle de l’Europe, disait-on, la plus belle femme qu’on eût vue dans la capitale depuis plusieurs hivers ; la sombre et brillante artiste, l’ardente chanteuse, dont les yeux étaient doués d’une attraction si puissante, d’un reflet si irrésistible, d’un feu si ardent, qu’on l’avait surnommée dans le monde artistique le diamant noir.

Mariquita Villani habitait un petit hôtel à demi caché entre le faubourg Saint-Honoré et les Champs Élysées ; on disait de sa maison mille choses merveilleuses, bizarres, excentriques ; on en disait d’elle de bien plus incroyables :