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culture

On a essayé depuis longtemps déjà d’introduire en France la culture du thé.

« Les premiers essais en ce genre remontent à 1765 pour Paris et la Corse où ces plantations de thé furent faites à Sartène et prospéraient depuis vingt-cinq ans, lorsque la culture fut abandonnée.

« Il faut traverser une période de vingt ans pour avoir un nouvel essai remarquable. En 1787, Cels en possédait d’assez nombreux pieds en pleine terre à Paris, pour être en état de propager le thé ; ceux qu’il avait expédiés à Marseille y supportèrent sans aucun abri le froid excessivement rigoureux de 1788 à 1789. En 1790, le célèbre botaniste Gouan le cultiva à Montpellier. En 1818, le jardinier Fortin mit en vente deux à trois cents sujets qu’il cultivait depuis quatre ans ; l’année suivante, on les vit parfaitement prospérer au Bourdette, près de Foix (Ariège) et à Toulouse au jardin de la Société d’agriculture de la Haute-Garonne. Dans ces diverses circonstances, la première année de végétation en pleine terre fut très vigoureuse, mais les espérances qu’elles faisaient naître n’eurent aucune suite ; il y avait dégénérescence dans la qualité des feuilles : séchées, elles perdaient leur arôme ; infusées, elles donnaient une boisson peu attrayante, point apéritive, d’une saveur très médiocre. »