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MADAME DE STAËL D’APRÈS SES PORTRAITS

Une autre habitude de Mme de Staël était de tenir constamment un objet à la main, tantôt une feuille de papier, tantôt une branche de feuillage. C’est ainsi qu’elle apparut à Lyon devant Mme de Boigne[1] et devant Chateaubriand[2] en d’autres occasions. Pendant son voyage de Russie, Galiffe lui tendait constamment le rameau de verdure ou le menu rouleau de papier dont elle avait besoin afin d’occuper ses belles mains pour que son esprit fût libre et son improvisation brillante[3].

Elle surgit, parée d’un attribut comme une déesse dans presque tous ses tableaux. Sur le portrait anonyme de Coppet, elle porte une touffe de fleurs à la main. Sur celui de Mme Vigée Le Brun, elle tient une lyre dorée à trois cordes, sur celui du baron Gérard une branche de feuillage, rameau pâle de tilleul, accompagnement de ces images où la ressemblance naturelle s’unit à la stylisation.


CHATEAUROUX. — IMPRIMERIE LANGLOIS
  1. Boigne (Mme de), Mémoires, I, p. 247.
  2. Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe.
  3. Galiffe, D’un siècle à l’autre ; correspondances inédites entre gens connus et inconnus du XVIIIe et du XIXe siècle, Genève, 1878, II, p. 309.