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remarquable ; qu’il parle plusieurs langues, notamment l’allemand qu’il sait à fond, et l’italien dont il prétend n’avoir plus que de vagues notions ; qu’il est de plus doué d’un caractère très souple, voire même obséquieux, qui convient beaucoup dans les relations d’espionnage avec les agents étrangers. Le capitaine Dreyfus était donc tout indiqué pour la misérable et honteuse mission qu’il avait provoquée ou acceptée, et à laquelle fort heureusement peut-être pour la France, la découverte de ses menées a mis fin.

En conséquence, nous sommes d’avis que M. Dreyfus (Alfred), capitaine breveté au 14e régiment d’artillerie, stagiaire à l’état-major de l’armée, soit mis en jugement, sous l’accusation d’avoir en 1894, à Paris, livré à une puissance étrangère un certain nombre de documents secrets ou confidentiels intéressant la défense nationale, et d’avoir ainsi entretenu des intelligences avec cette puissance ou avec ses agents, pour procurer à cette puissance les moyens de commettre des hostilités ou d’entreprendre la guerre contre la France.