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figure en outre depuis plusieurs années sur la liste des personnes suspectes d’espionnage. Le capitaine Dreyfus lui a indiqué sa qualité, l’emploi qu’il occupait, lui a écrit et fait des visites et, finalement, s’est retiré parce qu’elle ne lui a pas paru catholique ; ensuite il l’a traitée de salle espionne ; et, après son arrestation, son esprit est hanté par l’idée qu’elle l’a trahi.

En ce qui concerne la femme Caron, bien que le capitaine Dreyfus prétende n’avoir jamais eu avec elle que des relations passagères, il est permis de croire le contraire, si on s’en réfère aux deux faits ci-après reconnus exacts par lui au cours de son interrogatoire : 1o une lettre écrite par cette femme, en juillet ou août dernier, au capitaine Dreyfus se terminant par ces mots : « à la vie et à la mort » ; 2o qu’il y a environ quatre mois, il a proposé à la femme Caron de lui louer une villa pour l’été, à la condition qu’elle serait sa maîtresse.

L’idée du capitaine Dreyfus en lui faisant cette offre était sans doute de faire cesser ses relations avec un médecin qui l’entretenait.