Page:Bexon d’Ormescheville - Acte d’accusation contre le capitaine Dreyfus, paru dans Le Figaro, 08 août 1899.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il existe enfin dans le premier interrogatoire des réponses absolument incohérentes, telles que celles-ci : « Les experts se trompent, la lettre-missive incriminée est l’œuvre d’un faussaire, on a cherché à imiter mon écriture. La lettre-missive a pu être établie à l’aide de fragments de mon écriture corrigés avec soin, puis réunis pour former un tout qui serait cette lettre. L’ensemble de la lettre ne ressemble pas à mon écriture ; on n’a même pas cherché à l’imiter. »

Dans l’interrogatoire qu’il a subi devant nous, les réponses du capitaine Dreyfus ont toujours été obtenues avec une grande difficulté et il est facile de s’en rendre compte par le nombre considérable de mots rayés nuls et de renvois en marge qui figurent dans le procès-verbal. Quand le capitaine Dreyfus hasardait une affirmation, il s’empressait généralement de l’atténuer par des phrases vagues et embrouillées, essayant toujours malgré toutes nos observations de questionner ou d’engager la conversation sans être d’ailleurs invité