ÉMILE VERHAEREN
Émile Verhaeren est né à Saint-Amand, près Anvers, le 21 mai 1855. Nous extrayons d’une biographie écrite par M. Léon Balzalgette[1] les fragments suivants :
« Verhaeren est un enfant de l’Escaut et les approches de la mer du Nord l’ont sacré… La maisonnée se composait, hormis le père du poète et sa mère, née Adèle Debock, du frère de celle-ci dont l’usine crachait ses fumées non loin du logis, — et de sa sœur Amélie Debock, une tante pour laquelle l’enfant éprouva une tendresse très vive. Ces Debock, qui étaient du pays et qui en étaient fiers — (leur mère venait d’Herenthals et avait nom Lepaige, non sans doute révélateur d’une origine française) traitaient amicalement « d’étranger » Gustave Verhaeren, le père d’Émile, qui était de Bruxelles, où son père avait conquis une honnête aisance en vendant du drap dans une boutique de la rue de l’Écuyer. Il vivait à Saint-Amand en rentier de village. Les Verhaeren néanmoins venaient probablement de Hollande. Dans la famille, — exception curieuse — on ne parlait que le français et les bonnes étaient liégeoises : le flamand qu’il ne sut jamais, le poète ne s’y essaya qu’à sept ans, avec le maître d’école du village, M. Ch. Mertens… Le jeune Verhaeren fréquenta l’école communale de Saint-Amand jusqu’à sa première communion, qui eut lieu le 18 mars 1866, — date gravée sur le fermoir de son livre de communiant, qu’il conserve comme une relique de son enfance. Il allait avoir onze ans et il était temps de songer à des études plus sérieuses. Alors c’est le départ pour Bruxelles et l’exil à
- ↑ Les Célébrités d’aujourd'hui. Émile Verhaeren. Paris, Sansot et Cie, 1907.