M. Laurent Tailhade (Laurent-Bernard-Paul-Marie) est né à Tarbes (Hautes-Pyrénées), Je 16 avril 1854, d’une vieille famille de magistrats et d’officiers ministériels. Bien que tourné de très bonne heure vers les lettres, M. Laurent Tailhade n’eut tout d’abord d’autre ambition que de faire de la littérature en amateur. Cependant,
vers sa trentième année, réunissant tons ses vers, il se décida à
publier un volume : Le Jardin des Rêve », que Théodore de BanTille
présenta dans une préface enthousiaste. M. Laurent Tailhade commença
alors à collaborer aux journaux et aux innombrables revues
littéraires, petites et grandes, de son époque, éparpillant dans les
unes et les autres la plupart des poèmes qui composèrent plus tard
deux autres petits livres : Dizains de Sonnets et Vitraux. Ce furent
surtout ses poèmes satiriques, un genre o4 il a excellé, qui commencèrent
sa réputation, et son volume : Au Pays du Mujle, dans
lequel il a fouailté, tantôt dans des sonneu, tantôt dans des ballades,
les ridicules bourgeois, la sottise publique et les écrivains qu’il
n’aime pas, est resté célèbre par toutes Im colères qu’il souleva. Les
nombreux duels que sa verve attira It M. Laurent Tailhade oe
sont pas moins connus, ni la manière dont, paisible dîneur, il fiit
blessé, le 4 avril 18g4, au restaurant Foirot, par l’explosion d’une
bombe d’anarchiste. M. Laurent Tailhad* s’est aussi mêlé très activement
aux polémiques suscitées par l’alfa ire Dreyfus, et il en est
resté un petit livre de poèmes : A travers les Grouins, le dernier ouvrage que nous ayons eu de lui comme poète satirique. Depuis cette époque, M. Laurent Tailhade semble avoir renoncé aux polémiques individuelles et être rentré dans la retraite. Il a mis à profit ce recueillement pour travailler à une édition corrigée et définitive de son œuvre poétique, rassemblée aujourd’hui en deux volumes : Poèmes Aristophanesques et Poèmes Elégiaques.
Les premiers vers de M. Laurent Tailhade n’apportaient rien de