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POÈTES D’AUJOURD’HUI

proprier et reconstruire à son image. De nombreux écrivains l’ont séduit, parce que chacun apportait à son esprit sans cesse curieux un aliment nouveau et une nouvelle expérience. C’est ainsi qu’on l’a vu disciple et imitateur tour à tour de Stéphane Mallarmé, de Madame Rachilde, de M. Maurice Maeterlinck, de M. Maurice Barrès, de M. Paul Adam, comme se rallier successivement aux théories ibséniennes, à la morale nietzschéenne, aux revendications féministes, etc. Certes, le changement, c’est le plaisir, et dans tous ses avatars M. Camille Mauclair a dû connaître de grandes joies intellectuelles. Il en résulte toutefois un certain manque d’unité dans son œuvre, tableau assez complet de la littérature depuis une quinzaine d’années, et où l’on chercherait en vain le moindre témoignage de personnalité. Les poèmes qu’on va lire sont tirés des deux recueils de M. Camille Mauclair : Sonatines d’automne et Le Sang parle. Ce sont, pour les premiers, tantôt des lieds, tantôt des historiettes, et tantôt des prières, tour à tour violents et lents, ou frissonnants et souriants. M. Camille Mauclair, en les composant, s’est placé sous l’invocation du Schumann des Novelelles. Comme il l’a dit, dans ces poèmes les formes du vers lui furent indifférentes. Il n’y fut question que de faire un peu de musique. C’est ici un homme se jouant à lui-même de petites sonates, dans la nonchalance de l’automne.

M. Camille Mauclair, qui est chevalier de la Légion d’Honneur depuis 1905. s’occupe aujourd’hui presque exclusivement de critique d’art, le genre à la fois le plus facile et le plus difficile. Il a collaboré à La Revue Indépendante (1891): à La Revue de Paris et de Saint-Pétersbourg (1892) aux Essais d’art libre (1892-1893) ; à L’Art Moderne (Bruxelles), à La Revue blanche (1891-1893) ; à L’Ermitage (1890-1893) ; à L’Estafette (1892) ; au Mercure de France (1892-1897) ; à L’Evènement, au Gil Blas (1895) ; à La Cocarde (Direction Maurice Barrès, 1896), à La Quinzaine (1896-1898) ; à La Grande Revue (1896-1900) ; au Supplément du Figaro, à La Revue pour les jeunes filles (1894 et 1896) ; à L’Aurore (1897-1898) ; à La Revue Encyclopédique (1894-1900) ; à La Nouvelle Revue (1895-1900) ; à La Revue de Paris, à La Revue des Revues (1898-1905) ; au Pays de France (Aix), aux revues allemandes : Deutsche revue, Wiener Rundschau, Zukunft, et à la revue viennoise Zeit. Il publie régulièrement des contes dans Le Journal.

Bibliographie :

Les œuvres. — Stéphane Mallarmé, Essai de critique. Paris, « Société Nouvelle », sans date, in-8. — Maurice Maeterlinck, notice biographique, Paris. Vanier, Les Hommes d’aujourd’hui, n° 434. sans date, fasc. in-fol. — Eleusis, Causeries sur la Cité Intérieure. Paris, Perrin, 1893, in-18 —