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Henri Lavedan, né à Orléans en 1859, membre de l’Académie française, romancier et auteur dramatiques, dont toutes les œuvres constituent l’histoire naturelle du « fêtard nouveau jeu ».

La saveur particulière des écrits de M. Henri Lavedan, je crois l’entrevoir, dit Jules Lemaître La Haute et Le Nouveau jeu, Leur cœur et Nocturnes, Le prince d’Aurec et Viveurs, c’est la surface brillante et pourrie de la société contemporaine, décrite par un esprit aigu… Le bon temps et Inconsolables ne valent pas mieux.

Le 28 décembre 1899, lors de la réception de l’auteur à l’Académie, M. Costa de Beauregard, chargé de souhaiter la bienvenue au nouvel élu, lui infligea, sous toutes les formes du beau langage, une flétrissure ineffaçable : « Vos œuvres sont d’un joli cynisme, lui dit-il, vous aimez à promener votre esprit sur les pires marécages…, vous vous complaisez à peindre des âmes pourries…, votre rire fait des cadavres… » Ce discours, qui souleva les clameurs de la presse parisienne, ne saurait cependant viser certains instantanés cruels et hélas ! trop exacts ; Lydie ; Sire (roman satirique contre les partisans de la survivance) ; Le Duel, comédie qui est presque un chef-d’œuvre ; ni les recueils intitulés Bon an, mal an, Mon filleul.

Bien plus, après s’être trop longtemps penché sur les mauvaises mœurs de notre temps, Henri Lavedan s’est tourné vers la littérature bienfaisante : il se réduit aujourd’hui à faire de la psychologie et de la morale. Avec quel cœur, avec quel esprit, avec quelle rare saveur, on le saura en lisant Les Grandes Heures (4 séries) ; Dialogues de guerre ; La famille française (le problème de la natalité ; l’égoïsme, cause du mal) ; Les yeux levés sur Jeanne d’Arc.


Marius-Ary Leblond, nom commun à deux auteurs, nés le premier en 1877, et le second en 1880.