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justement surnommé le peintre des belles pécheresses et le Brantôme des dames galantes de notre époque.

Il est aussi, a-t-on dit, un païen du temps d’Aspasie égaré dans le XIXe siècle ; en effet, sa République athénienne du temps d’Alcibiade renferme une profession de foi candidement païenne : « Entre la religion de la laideur et celle de Phidias, d’Apollon, mon choix est fait », dit-il. C’est l’inspiration de la prière sur l’Acropole que les Lanson, les Croiset et consorts recommandent comme une des plus belles pages de notre langue.

L’histoire du 41e fauteuil est cependant utile à lire, et moralement presque irréprochable : elle a eu un regain de popularité, lors de la réception à l’Académie de son fils Henri, critique d’art et historien remarquable : 1814 (1 volume) et 1815 (3 volumes).


Gérard d’Houville, de son vrai nom Mme Henri de Régnier, fille de M. de Hérédia.

L’Inconstante, son premier roman, est, d’après un critique bienveillant, un chef-d’œuvre impur. L’Esclave est une histoire d’une élégante indécence dont l’héroïne « sauvage et presque animale ne garde plus rien de civilisé ». Le temps d’aimer est tout aussi brutal. L’histoire malsaine d’une jeune fille qui marie sa mère avec le jeune homme qu’elle aimait elle-même (Jeune fille) lui a valu le prix de littérature à l’Académie française.


V. Blasco Ibanez, né en 1867. Député révolutionnaire de Valence aux Cortès, fougueux anticlérical, romancier réaliste d’une rare puissance, il dépeint dans ses œuvres toutes les horreurs de la nature et des passions espagnoles (Terres maudites ; Fleur de Mai ; Boues et Roseaux ; Arènes sanglantes). Plusieurs de ses ouvrages, tels que Dans l’ombre de la Cathédrale, L’Intrus, La Horde ont paru en français dans la Revue