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ROMANS À PROSCRIRE
panthéiste ; son livre Dieu dans la nature atteste ; dans de très belles pages, sa croyance à l’existence de Dieu et son spiritualisme ; mais il laisse presque sans réponse les questions de la destinée, de la vie future et d’autres qu’il est amené à traiter.

De plus, il nie la révélation positive ; il soutient les transmigrations des âmes et leurs épreuves successives dans les astres, l’éternité de l’univers matériel (dans La fin du monde, où il se moque en passant de la croyance catholique), l’origine simienne de l’homme (dans L’astronomie populaire et Les contemplations scientifiques, où il contemple surtout Vénus), la pluralité de l’espèce humaine ; il prétend expliquer le labarum et toutes les croix lumineuses d’une manière naturelle ; il plaisante sur la Bible à laquelle il rend hommage en d’autres occasions ; il commet des bévues théologiques et attribue à la science sacrée, pour la mieux combattre, des thèses qu’elle n’a jamais défendues ; il demande aux astres des leçons de sensualité (Stella, roman) ; etc., etc.

Toutes ces erreurs ne sont pas également opposées à l’enseignement de l’Église ; elles ne sont pas non plus la partie la plus importante des livres de Flammarion, enfin, elles ne sont pas répandues dans la même mesure, au travers de son œuvre. Les merveilles célestes ; La pluralité des mondes habités ; L’astronomie des Dames ; La planète Mars et ses conditions d’habitabilité ; L’atmosphère ; La terre, la lune et le soleil, pourraient même être recommandés sans restriction, si le nom et l’action de Dieu n’en étaient exclus. Cependant, nous persistons à penser que la lecture des œuvres complètes de cet auteur doit être interdite à tous ceux qui n’auraient pas — et ils sont légion dans le monde — des idées précises et des convictions sérieuses sur les points fondamentaux de la doctrine catholique. On sait, du reste, que les ouvrages de l’abbé Moreux sont autrement scientifiques et autrement intéressants.