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ROMANS À PROSCRIRE

fille de Théophile Gautier. Il publia au Voltaire, souss le pseudonyme de « l’Homme masqué », des articles impies ; il est surtout connu par les chroniques qu’il signa Caliban au Figaro.

Dans ses poésies, ses pièces de théâtre et ses romans, il sème beaucoup trop de mots corrupteurs, à la manière de son beau-père, pour que nous puissions le recommander. Citons Le Petit Moreau (roman audacieux contre les unions consanguines, thèse exagérée) ; Les soirées de Calibangrève (assez honnête) ; Faubias malgré lui (sujet malpropre).


Jean Binet-Valmer, né en 1875, citoyen génevois. La critique officielle le tient pour l’un des romanciers les plus vigoureux de notre temps. En réalité, ses romans et ses recueils de nouvelles, violents, tumultueux, paraissent habilement contés ; mais ils ne traitent que du plaisir des sens et mettent aux prises des viveurs sans scrupule et des bêtes de jouissance : La passion ; Plaisir ; Lucien ; Les Métèques même, etc., sont des livres abominables.

En 1914, Binet-Valmer s’est fait naturaliser pour s’engager dans l’armée française : il a relaté ses exploits dans les Mémoires d’un engagé volontaire. Il mène actuellement de bonnes campagnes patriotiques.


Paul Bonnetain (1858-1899), officier d’infanterie de marine, qui vécut au Soudan et en Extrême-Orient.

Après avoir publié deux romans absolument ignobles (Autour de la caserne ; Charlot s’amuse), il étudia dans divers ouvragés malsains (Au Tonkin ; Dans la brousse ; Amours nomades ; L’opium) la vie coloniale avec ses fièvres, ses gaietés et ses désordres[1]

  1. L’un de ces livres fut poursuivi par la Cour d’assises de la Seine, en 1887… Depuis cette époque, aucun ouvrage scandaleux n’avait attiré l’attention des tribunaux. En octobre 1907 cependant, trois accusés comparurent devant le jury, pour avoir publié sans nom d’auteur ni d’impri-