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les formes futures auxquelles devaient atteindre l’expérience et l’ingéniosité des hommes ; il fut instructif et précurseur, en même temps que compilateur, conteur et vulgarisateur.

On a loué chez l’écrivain, outre l’imagination et la science, la bonhomie, la bonne humeur et la netteté précise avec laquelle il dessine ses figures. Il est seulement regrettable qu’il n’ait jamais mis les influences de sa vogue prodigieuse au service de la religion : ses livres sont en effet toujours neutres et laïques. Certains catholiques le lui ont amèrement reproché et l’ont proscrit de leur bibliothèque à l’égal d’un malfaiteur. D’autres plus indulgents lui font une place de choix… Il nous semble ne mériter


Ni cet excès d’honneur, ni cette indignité.


Louis Veuillot (1813-1883), le maître écrivain, vaillant journaliste, champion vigoureux et infatigable du bon droit et de l’Église, qui tint tête, pendant 50 ans, à la meute aboyante de leurs ennemis. De toutes les luttes et colères que sa croisade a soulevées, il ne reste aujourd’hui que le souvenir d’un catholique digne de l’admiration des siècles, et d’un écrivain de haute race qui a laissé des études littéraires, historiques, polémiques, une Correspondance unique, des poésies et quelques romans toujours appréciés.

Parmi ses romans, récits et mélanges, nous citons : Corbin et d’Aubecourt (essai de roman chrétien, exaltation de l’amour) ; L’honnête femme (critique de la bourgeoisie incroyante, amour) ; Agnès de Lauvens (utile aux jeunes filles qui se disposent au mariage) ; Les odeurs de Paris ; Libres-penseurs ; Mélanges. Tous ces ouvrages conviennent plutôt aux jeunes gens formés.

Les autres liront avec profit sa Correspondance, que certains critiques ont placée au-dessus de celle de Mme de Sévigné ; Historiettes et fantaisies ; La guerre et