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ROMANS À PROSCRIRE

chrétiens, enfants de l’Église, sont en conscience obligés de se soumettre.

Il est donc défendu, sous peine de transgresser la loi positive de l’Église — et le plus souvent la loi naturelle — de lire, de garder et de prêter ces écrits condamnés. De l’avis des théologiens, c’est désobéir gravement à l’Église et c’est commettre une faute de lire, dans un livre à l’Index, une seule page répréhensible, ou même cinq à six pages indemnes. C’est aussi commettre une faute de lire habituellement et sans raison sérieuse, ou même quelquefois, s’il y a danger grave de conscience, un journal, une revue, un périodique quelconque condamné par la loi générale.



Ces observations paraîtront peut-être à plusieurs des nouveautés inopportunes ; elles ne sont pourtant que l’expression de la volonté souverainement sage et respectable de « notre mère la sainte Église » concernant des auteurs ou des œuvres dont voici la nomenclature :


Gabriele d’Annunzio. — Omnes fabulæ amatoriæ, romans et nouvelles ; Omnia opera dramatica ; Prose scelte (Décret du 9 mai 1911).

Gabriele d’Annunzio, célèbre poète et romancier italien, né en 1864. Ses premiers écrits, d’une hardiesse excessive, provoquèrent dans toute la péninsule une profonde émotion. « La louange m’enivra, dit l’auteur : je me jetai dans la vie éperdument, avide de plaisirs et avec toute l’ardeur de ma jeunesse. » Il n’y réussit que trop : ses égarements, ses aventures scandaleuses et particulièrement ses démêlés avec la Duse, qui occupèrent la presse pendant de longues semaines, firent du jeune débauché, l’un des plus répugnants person-