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EN VERTU DES DÉCRETS DE L’INDEX

Qu’il le fasse ex-professo, c’est-à-dire formellement, ouvertement. Pour que le mot ex-professo soit vérifié, dit « La Revue théologique française » (1897, p. 35), il faut que l’attaque aux mœurs soit directe, mais il n’est pas nécessaire qu’elle le soit explicitement, c’est-à-dire du fait de l’auteur ; il suffit que l’ouvrage, par sa nature et son contenu, attaque ouvertement les mœurs. Quelques lignes ne suffisent pas ; mais il n’est pas nécessaire que l’immoralité remplisse tout l’ouvrage, il suffit d’une partie notable.

En conséquence, si cette loi n’atteint pas tous les livres d’amour, tous les ouvrages galants, parce qu’on ne peut pas dire que tous, quoique plus ou moins dangereux, traitent, racontent, enseignent ex-professo des choses obscènes, si les livres de chirurgie et d’anatomie y échappent certainement, il reste cependant qu’une grande partie de notre littérature contemporaine déjà condamnée par la loi naturelle, est de plus frappée par la loi positive de l’Église. (Index, Titre II, Chapitre IV). Tel est du moins le sentiment du P. Desjardins (« Études Religieuses », 1897, page 476 et suivantes)[1].

4o Contentons-nous de rappeler en passant que la loi de l’Index condamne de plus les journaux, revues et périodiques de tout genre qui attaquent la foi ou les mœurs et recherchons de suite quelle est la gravité de toutes ces lois.

Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens du monde, il ne s’agit pas ici d’un simple conseil, d’une direction auxquels on peut impunément se soustraire ; il s’agit d’un précepte grave auquel tous les

  1. Le P. Génicot (Theologia Moralis, I page 433) dit pourtant que beaucoup de ces romans où sont racontées des amours impures, quoique condamnés pour la plupart par la loi naturelle, échappent à la condamnation de l’Église, parce qu’ils ne sont pas obscènes ex-professo.