Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ces années si douces qu’elle passe dans sa famille, en faisant graduellement son « entrée dans le monde », doivent être avant tout des années d’achèvement ou plutôt de préparation. Contrairement à ce qu’elle se figure peut-être, son éducation surnaturelle, intellectuelle et morale n’est pas finie : tant s’en faut…

Que va-t-elle lire ? Tout ce qui s’amasse sur la table de famille, et même un peu de ce que père et mère abandonnent sans réflexion de tous côtés ? Non certes, si les parents veillent et ne laissent pas le choix des lectures, comme de ses autres occupations, au hasard de ses caprices, aux attraits d’une curiosité toujours périlleuse. Non encore, si elle-même a conscience de tout son devoir : elle aura assez d’esprit et de sérieux pour faire habituellement des lectures édifiantes et élevées ; assez d’activité et de culture intellectuelle pour faire des lectures qui l’instruisent ; assez de vertu et de docilité, pour se contenter, en fait de nouvelles et de romans, de ce qui ne peut ni lui nuire, ni la troubler.

Puisse cette liste la guider un peu dans ses sages recherches : nous n’y signalons pas tous les ouvrages de fond qu’elle « doit lire ». Il nous suffit à présent, pour atteindre notre but, de citer les ouvrages littéraires et d’imagination, en prose, qui peuvent sans danger l’intéresser, tout en complétant ses connaissances.

Le jeune homme achève ses humanités ; il n’est plus à l’âge charmant, il est à l’âge où tout change. L’heure va venir, vient, est venue, où la pureté, qui n’était qu’une possession tranquille, va devenir une laborieuse conquête et une vertu. Une perturbation se produit dans tout son être : sa curiosité naturelle va se porter sur des horizons nouveaux ; il lit plus que jamais dans les paroles, les actes, les yeux des grandes personnes et dans ceux des grands, ses aînés : il cherche à lire dans leurs livres.