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décrit admirablement les premiers mois de la Révolution de 1848, mérite les mêmes observations.

On lui doit encore un certain nombre de volumes, parmi lesquels nous citons : César Falempin ou les idoles d’argile, satire de l’amour de l’argent ; pages assez crues ; Pierre Mouton, histoire d’un chef de bandits, tissu d’infamies et de crimes que l’auteur attribue à la fatalité ; Édouard Mongeron, satire très vive des employés de l’administration, scènes scabreuses ; Mœurs et portraits de ce temps, galerie de portraits, révélations piquantes, études sérieuses, sous leur apparence frivole, des types et des scandales d’une époque (1853), peu de passages scabreux ; Le coq du clocher, mise en scène de toutes les manœuvres que déchaînait l’élection d’un député, avant le troisième Empire, quelques tons un peu crus.


Noëlle Roger, de son vrai nom Hélène Pittard, née Dufour, femme-auteur de Genève. Elle sait saisir et traduire la vie sensible et la souffrance dans leur émouvante réalité. Mais ses romans, imprégnés de pessimisme et d’ambiance protestante, ne sont pas tous bienfaisants, au moins pour les lecteurs insuffisamment prémunis : De l’un à l’autre amour (une jeune protestante idolâtre son mari et perd l’amour de Dieu ; elle souffre et prie jusqu’à ce que Dieu lui revienne ; lecture qui peut être pernicieuse) ; Docteur Germaine (une femme médecin très altruiste se passionne pour sa profession au point de négliger son mari et son enfant) ; Apaisement (six nouvelles ; pas pour tous, notamment à cause du récit Le petit enfant) ; Nos mensonges (très pessimiste) ; Le feu sur la montagne (noble et bienfaisant) ; Larmes d’enfant (histoire poignante d’un enfant sans mère et laissé à lui-même par son père) ; Le choix d’Andromaque.

Noëlle Roger a de qui tenir, puisqu’elle habite Genève, le berceau de la Croix-Rouge. Elle a publié sur les