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etc. Ne serait-il pas au contraire dangereux de permettre de pareilles lectures à des personnes dont l’imagination neuve et le cœur vierge ont besoin d’être formés, dont la curiosité et les sens ne sont déjà que trop éveillés, dont l’intelligence doit s’appliquer à des choses plus sérieuses, dont la vie doit se passer dans de plus modestes préoccupations, dont les loisirs peuvent être consacrés utilement à des récréations plus saines et même à des exercices d’hygiène ?

Quelle que soit la réponse, — et pour nous elle n’est point douteuse — c’est rendre un réel service aux mères de famille et à tous ceux qui ont l’importante mission de diriger les lectures, que de leur signaler, parmi tant d’œuvres, non seulement celles qui, au point de vue littéraire, sont trop méconnues ou trop louées, mais surtout au point de vue moral, peuvent être ou non, à un certain âge, une occasion de trouble et d’étonnement.

En tout cas, nous avons pensé qu’il y avait dans l’espèce, quelque chose à tenter, et nous avons essayé de fournir, à ce point de vue, d’exactes indications. D’aucuns n’en tiendront pas compte, et « a priori » nous n’oserions les en blâmer. D’autres, moins avertis par ailleurs, les trouveront dignes d’attention et s’en inspireront pour se tracer à eux-mêmes ou suggérer aux leurs une ligne de conduite : nous les félicitons.


Amédée Achard (1814-1875), journaliste, dramatiste, puis romancier. Quoique protestant, il a su donner à ses romans parfois répréhensibles un certain caractère d’honnêteté qui explique leur succès. Nous éliminons Marcelle (malsain) ; La Vipère (roman de possession, peu intéressant) ; Droit au but (fort risqué) ; etc… nous nommons Les trois grâces (mœurs bourgeoises bien décrites) ; Le livre à serrures (émouvant, quelques mots libres) ; Le Journal d’une héritière ; Le clos pommier ; Histoire d’un homme ; L’ombre de Ludovic ;