Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la valeur psychologique, le style et l’intérêt n’ont rien à envier à ceux des autres. Honneur à eux !

Cela ne veut pas dire cependant qu’on puisse donner à tous les jeunes gens, exclusivement et sans aucune mesure, les romans de cette catégorie. Tous les tempéraments ne supportent pas le tabac et le melon ; nous en connaissons de trop peu aguerris et de trop délicats, qui en seraient gravement incommodés.

De plus, la plupart de ces livres renferment des détails ou traitent des questions, qui supposent, surtout chez ceux qui les lisent entre les lignes, non seulement un jugement droit et des intentions pures, mais encore une éducation spéciale, l’éducation de la pureté.

« L’éducation de la pureté ! » C’est le titre d’un livre écrit par un prêtre des plus autorisés[1] et qui devrait être lu, relu par tous les pères et mères de famille.

C’est pour eux, en effet un grand et angoissant problème, de savoir quand, dans quelle mesure et dans quelles conditions, l’enfant, le jeune homme, la jeune fille qui ne savent rien et qui assistent à l’éclosion de l’amour, doivent être instruits des mystères de la vie. Hélas ! beaucoup trouvent la question tellement délicate qu’ils hésitent à l’aborder. Ils laissent aux hasards des circonstances, aux amis pervers, aux scandales de la rue, des spectacles et des lectures, le soin de faire, trop tôt ou trop tard, avec une méthode désastreuse et souvent avec des intentions coupables, une éducation, dont eux-mêmes ont presque exclusivement la charge, dont ils reconnaissent la souveraine importance, et dont ils n’ont pas le courage et la prudence d’entreprendre sa direction.

  1. M. l’abbé Fonssagrives, L’Éducation de la pureté (chez Poussielgue) ; M. Edward Montier, le chef des Philippins de Rouen, a fait sur le même sujet un petit chef-d’œuvre intitulé : L’Éducation du sentiment (chez Lecène et Oudin).