Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ture) ; Quand l’été s’annonce (gai et charmant, pour grands jeunes gens).


Joris-Karl Huysmans (1848-1907), né d’une famille d'artistes hollandais, l’un des hommes les plus étranges et les plus discutés de notre époque.

D'abord écrivain réaliste et cynique dans Marthe ; Les sœurs Vatard ; Croquis Parisien ; En ménage ; À vau-l’eau et En rade, il chercha, dès 1884, comme il dit lui-même, à « s’évader d’un cul de sac où il suffoquait ». Il voulut se libérer par À rebours, livre « inconscient et sans rien du tout », puis par Là-bas, livre de magie et d’occultisme qui a plus d’un « côté scélérat et sensuel réprouvable ».

Mais ce n’est qu’en 1892 qu’il se convertit, à la trappe de Notre-Dame d’Igny. En route marque les étapes de cette conversion, mais avec des rechutes trop crûment racontées. La Cathédrale expose magnifiquement, mais pas toujours avec goût, la symbolique et la liturgie catholiques (réflexions injustes sur Henri Lasserre, éloge de Zola, etc.). Malheureusement dans ce livre et les autres qui suivirent. Sainte Lidwine de Schiedam et l’Oblat (vie, sensations et émotions de l’auteur durant son séjour au Val-des-Saints), l’auteur n’a pas su complètement « se détacher de sa coque d’impureté », de telle sorte que même ses œuvres de sincère converti ne peuvent être données à lire qu’avec réserve. On jugera suffisamment de sa manière et de son style ahurissant, laborieusement furibond, encombré de barbarismes, de néologismes, et de mots en cliquetis et en clinquant, si on lit le recueil inoffensif qui a été fait de ses œuvres, Pages catholiques, Prières et pensées d'Huysmans, recueillies par H. d’Hennezel, et Les foules de Lourdes. Ce dernier livre a été diversement apprécié, parce qu’il est tout ensemble une forte apologie et un pamphlet ; il scandaliserait quelques béguines, mais il fait du bien aux incroyants.