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romancier. Écrivain avisé, parisien, ironiste, il ne connut dans le livre et au théâtre que des succès exceptionnellement brillants.

Outre des vaudevilles, des comédies de genre et des opéras-bouffes dont des représentations innombrables n’ont pas encore épuisé la vogue, on lui doit une création incomparable, celle de la famille Cardinal (Monsieur et Madame Cardinal ; les petites Cardinal), où se prélasse un type voltairien, idiot et ridicule, vivant solennellement des galanteries de ses deux filles.

On pourra lire aussi : Princesse (et trois autres récits, satire très fine de la vanité et de l’éducation donnée dans certaines familles riches) ; Criquette (chef-d’œuvre de sensibilité et de charme) ; et enfin L’abbé Constantin.

Ce dernier ouvrage a été diversement jugé : il est bien écrit, intéressant, et peut être lu par les jeunes gens, malgré la largeur excessive avec laquelle il interprète certains faits (par exemple le duel), et l’idée fausse qu’il se fait du prêtre. Nous leur laisserions aussi La frontière ; L’invasion.


Edmond Haraucourt, né en 1857, poète, romancier et auteur dramatique, directeur du Musée de Cluny.

Il débuta par deux volumes de vers dont les titres sont plus pornographiques que les poésies elles-mêmes. En 1890, il publia la Passion, mystère en deux chants et six parties ; cette œuvre, à certains endroits pitoyable, tend à rabaisser la divinité de Jésus-Christ et n’est en somme qu’un beau drame tout humain.

Parmi ses romans, nous citons Amis (psychologie de l’amitié, histoire d’adultère) ; Les naufragés ; Les Benoît (histoire honnête d’un jeune homme qui, pour mettre fin aux calomnies, épouse Benoîte qui l’a recueilli tout enfant, alors qu’elle n’avait que 18 ans) ; Dieudonat (fantaisie irréligieuse) ; Les âges, Daah, le premier homme (fantaisie matérialiste).