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Louis Énault (1824-1900), homme du monde distingué et auteur très fécond. Arrêté en 1848 comme légitimiste, il quitta bientôt la France, par crainte de nouvelles mésaventures, et visita tous les pays de l’Europe, l’Orient, les États-Unis, etc.

Il a embelli de tous les agréments de son style les souvenirs de ces pérégrinations qu’il fixa dans une centaine de publications de tous genres : relations de voyages, romans, traductions, études, articles de journaux et revues.

Dans la dédicace de La Circassienne, on lit ces lignes touchantes : « Depuis 20 ans, ma chère mère, je n’ai point composé un seul livre sans me dire que vous le liriez et sans souhaiter que l’on y retrouvât la trace de vos leçons… Cependant la peinture des passions, qui est l’essence même du roman, vous a semblé parfois trop vive et trop ardente dans les miens, et vous avez souvent refermé le volume sans rien dire… »

L’œuvre presque tout entière d’Énault mérite ce silencieux reproche : L’histoire d’une femme (honnête, mais mari vilain) ; Le baptême du sang (honnête, patriotique) ; La vie à deux (et trois autres nouvelles libertines) ; Le roman d’une veuve (passionné) ; L’amour et la Guerre ; Ville et Village (où le curé est représenté comme un bon vivant) ; Le château des Anges (sujets scabreux) ; Le sacrifice (dangereux) ; Tragiques amours ; Le mirage (romanesque) ; Pour un ; Le rachat d’une âme ; La Circassienne (chrétien, histoire d’une double conversion) ; Jours d’épreuve ; Pêle-Mêle ; La tresse bleue ; La vierge du Liban ; Alba ; Une histoire d’amour.

Le chien du capitaine (4 nouvelles) convient aux enfants.


Son cousin, Étienne Énault (1817-1883), a fait également de nombreux romans-feuilletons assez populaires.