Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sciences soient représentées, même la préhistoire, tous les personnages sont des savants ou demi-savants qui agissent d’après les principes scientifiques.

Ses ouvrages de la dernière manière sont moins « extrahumains » ; mais ils ne sont pas moins subversifs et immoraux. (Daniel Valgraire ; L’impérieuse bonté ; Indomptée ; Contre le sort ; Vers la toison d’or ; Nymphée ; etc.)

Les livres de Rosny ne sont guère lus : ils sont heurtés, incohérents, farcis de sciences et de néologismes, et construits en dehors de tous les procèdes courants. Ils ne sont pas à lire, parce qu’ils sont opposés à la foi et aux mœurs : ils tendent, à substituer au culte de Dieu le culte de l’humanité, ils ramènent la morale à un principe scientifique, et la résument dans le sequi naturam ; enfin ils font de l’adultère ou de l’amour coupable, « l’indomptable instinct qui veut un renouvellement de la sélection ».

Cependant Les retours du cœur et La Fugitive (recueils de nouvelles) sont moins agités ; Le docteur Harambur ; Les Corneilles ; L’aiguille d’or ; Le Millionnaire et Les Fiançailles d’Yvonne peuvent être lus à peu près par tous.

Depuis quelques années, les deux frères ont rompu toute collaboration.

J. H. Rosny aîné a publié : La guerre du feu (roman des âges farouches, étrange) ; La mort et la terre (merveilleux scientifique, matérialisme, plusieurs contes immoraux) ; Amour étrusque ; Les Rafales (histoire pitoyable et bien présentée du malchanceux ; pour adultes) ; Dans les rues (observation consciencieuse du monde des apaches ; tableaux hideux) ; etc., etc…

J. H. Rosny jeune a publié : La toile d’araignée trente nouvelles où la morale n’a rien à voir) ; Sépulcres blanchis (œuvre touffue qui évoque l’âme populaire, étude psychologique fouillée, pour adultes).