Mme la Comtesse Matthieu de Noailles, princesse Anne de Brancovan, d’origine orientale, fille d’un prince roumain et d′une mère turque, née à Paris en 1876, élevée à Paris. Son portrait et son panégyrique illustrent les plus belles pages des revues frivoles, et ses œuvres ont provoqué dans certaine presse une « folie furieuse d’admiration ».
Mme de Noailles est poète ; elle est même, au dire d’un critique, le plus grand poète de l’aristocratie contemporaine. Et, comme telle, elle a proposé à « l’émerveillement de l’élite », premièrement. Le cœur innombrable et deuxièmement L’ombre des jours : deux recueils de vers qui rappellent les audaces des idylles antiques, chants et rêve d’une « âme de faunesse », (le mot est de Mme la comtesse) qui aspire, ainsi qu’une parfaite et sensuelle panthéiste, à
Se mêler vivante au reposant mystère
Qui nourrit et fleurit les plantes par le corps !
Mme de Noailles est romancière : elle a publié trois romans. Parlant du premier (La nouvelle espérance), en même temps de L’Inconstante, par Mme Henri de Régnier, le Journal de Genève, organe protestant, disait : « Ils sont d’une telle licence que des critiques, qui ne sont pas atteints, comme ils disent, d’huguenotisme féroce, en sont révoltés et crient bien haut que toute mesure est dépassée et qu’il est temps d’enrayer. »
Depuis lors, Mme de Noailles n’a guère « enrayé ». Elle a écrit Visage émerveillé et La domination, « à peine un peu moins ridicule que les livres précédents du même auteur ». (E. Faguet).
Elle a souffert cependant, depuis qu’elle a écrit ses livres malsains ; et c’est pourquoi, elle s’est souvenu qu’on lui a parlé d’un Dieu quand elle était adolescente. Sans rien savoir de plus, elle a chanté, à cause du vide infini ; elle a publié Les Vivants et les Morts,