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ROMANS A PROSCRIRE

Catulle Mendès, (1840-1905). Épousa, en 1886, Mlle Judith Gautier, fille de Théophile, se sépara d’elle quelques années après, et associa sa vie à une poétesse qui s’appelle Mme Jane Catulle Mendès.

Ses poésies, ses drames, ses romans, en un mot tous, ses livres, qui sont pour la plupart des recueils de nouvelles, constituent une bibliothèque d’alcôve et de chaise longue, dans laquelle la préciosité la plus raffinée le dispute à l’indécence subtile.

Nous ne ferions exception que pour Les mères ennemies ; Grande-Maguet (extravagant, non obscène).


Prosper Mérimée (1803-1870), auteur dramatique, conteur et nouvellier célèbre dont les œuvres sont presque toutes immorales ou impies.

Les récits de ce puissant écrivain se distinguent d’abord par leur caractère horrible : ce sont des meurtres, des brigandages et des tueries épouvantables, des hommes carnassiers et lubriques ; Colomba même, qui peut être lue à peu près par tous, est l’histoire tragique d’une vendetta.

En dehors de ce petit chef-d’œuvre, Mérimée n’a guère produit que des ouvrages pernicieux : sceptique tranquille, dédaigneux, élégant et discret, il a couvert de mépris les choses de la religion (Le carrosse du Saint-Sacrement), les prêtres et les moines au même titre que les seigneurs et les bandits (La Jacquerie ; La Chronique de Charles IX) ; enfin, dit Jules Lemaître, il s’est montré, vis à vis de l’univers et de la cause première, quelle qu’elle soit, poli, retenu, dédaigneux.

Il n’a pas traité la morale avec plus de respect que l’Église et l’histoire ; il aime à voir se développer librement, bonne ou mauvaise, la bête humaine, dit encore Jules Lemaître, et, quand elle est belle, il n’est pas éloigné de lui croire tout permis.


Oscar Méténier (1859-1913), romancier et auteur dra-