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AU LECTEUR.



L’auteur avait d’abord songé à demander à l’un de nos hommes illustres de lui écrire une préface pour son livre. Mais il y en a trop, ça l’a découragé ; il n’a pas su lequel choisir.

Il a craint aussi la concurrence. Si on ne lisait que la préface, sans lire le livre ?

C’est pourquoi ce modeste volume entre dans le monde sans parrain. C’est bien fait pour lui.

L’auteur a écrit ce livre avec la plus grande sincérité, croyant faire œuvre utile en montrant aux naïfs et à la jeunesse inexpérimentée ce qu’on leur cache avec tant de soin. Il raconte ce qu’il connaît, sans se soucier de plaire à celui-ci ou de mécontenter celui-là, par simple amour de la Vérité, cette vierge que l’on viole si souvent, qu’il faut sans cesse lui acheter une robe nouvelle.

Ce livre, il ne pouvait l’écrire autrement, puisqu’il l’a écrit comme il le pensait. Il a fait ce qu’il croyait bien. Le lecteur le jugera comme il voudra.

A. B.

N. B. — C’est de l’histoire d’hier que l’auteur s’est inspiré pour écrire ce roman ; mais cette histoire ressemble singulièrement à celle d’aujourd’hui. Des types du monde du journalisme qu’il présente aux lecteurs, beaucoup sont disparus, mais d’autres vivent encore. Quant aux personnages politiques dont il est question, ils sont de tous les temps, depuis la Confédération des provinces du Canada, jusqu’à nos jours. Et l’espèce ne paraît pas prête de s’éteindre : elle fait constamment des petits.


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