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le débutant

connu et relâché, l’irlandais démasqué et condamné à avoir la tête tranchée, sur l’ordre du maître. La plus grande confusion régnait dans le palais, entre les musical numbers, donnant lieu à de successives exhibitions de femmes, sous différents costumes. Et tout se termina sans effusion de sang. Pat fut pardonné, grâce à la prière de la jeune fille américaine, qui avait fait une si profonde impression sur le Sultan de Turquie, que ce despote voulait absolument abandonner ses richesses et ses favorites pour la suivre en Amérique et se faire naturaliser sujet américain.

Il ne restait plus que le numéro sensationnel, pour terminer le spectacle.

La scène s’obscurcit soudainement, et les spectateurs attendirent, avec impatience, ce numéro. Après quelques minutes de silence l’orchestre, où dominaient maintenant les instruments à corde et les flûtes, attaqua en sourdine les premières mesures d’une musique langoureuse. En même temps, la scène s’éclaira peu à peu jusqu’au trône d’un Pharaon pensif, las de trop faciles jouissances et rêvant à des voluptés nouvelles. De chaque côté du trône ses favorites, bien séduisantes pourtant, se penchaient anxieuses vers le maître, qui semblait avoir oublié leur présence.

Mais voilà qu’un officier du palais s’avance, tirant par le bras une nouvelle captive destinée au plaisir royal. Il la traîne jusqu’aux pieds du souverain morose et, s’inclinant très bas, se retire. Que cette future favorite est belle, sa beauté est voilée d’une gaze si légère que l’œil caresse le satin de la peau, ne rencontrant d’obstacles qu’aux pendeloques de la ceinture, remplaçant la classique feuille de vigne. Cependant, le Pharaon blasé semble furieux de ce qu’on ait osé le

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