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le débutant

Le docteur Dubreuil, qui arriva quelques minutes plus tard, trouvant sa patiente morte et son jeune ami dans la position où il était tombé, craignit pour les jours de Mirot et le fit transporter immédiatement chez-lui, afin de le surveiller de près, laissant à l’épouse délaissée de Dieudonné Moquin la mission de prévenir Jacques Vaillant, qui devait rendre les derniers devoirs à sa parente défunte.

Ainsi furent épargnés à Paul le supplice des apprêts funéraires, la torture de voir se décomposer la forme matérielle de l’être aimé qui, à chaque minute, sur son lit de parade, semble mourir davantage, le spectacle obligatoire des visites sympathiques violant le mystère de la chambre mortuaire, la corvée accablante des funérailles.

La maladie et la mort de Simone, qui mirent la vie de Mirot en danger et l’éloignèrent du monde extérieur pendant plus d’un mois, lui firent aussi ignorer l’article outrageant pour Vaillant et ses amis, publié dans La Fleur de Lys sur le bal de l’hôtel Windsor, un hôtel protestant. Le vertueux Pierre Ledoux terminait cet article en affirmant que Satan en personne avait déployé toutes ses pompes et accompli toutes ses œuvres à ce bal maudit où des jeunes filles innocentes et pures avaient été conduites par des parents orgueilleux et sans foi. Le jugement de Dieu serait terrible, surtout pour ces derniers.

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