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le débutant


à prévoir, la défection de quelques députés passant à l’ennemi pouvaient déterminer, d’un moment à l’autre, la chute du ministère.

Lorsque le candidat défait, accompagné de Mirot et du secrétaire du comité Vaillant, sortit de la salle pour se rendre à son hôtel, la foule entourait la demeure de Boniface Sarrasin, décorée de lanternes en papier rose, et acclamait encore le vainqueur de la journée. Les amis mêmes de Vaillant, ceux qui l’avaient suivi jusqu’à la fin, n’étaient pas les moins ardents à manifester leur joie au nouveau député. La lutte terminée, tout le monde prétendait avoir voté pour le candidat victorieux dont le front imbécile s’auréolait de gloire.

Devant ce spectacle, l’ancien ministre retrouva son énergie. Saisissant le bras du journaliste, d’une voix presque calme, il lui expliqua :

— Je ne pouvais vaincre Troussebelle et ses acolytes, car j’avais contre moi l’Ignorance, la Sottise et la Lâcheté, les trois plus redoutables ennemis du

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