sieurs semaines, le saint sacrifice de la messe à son intention.
Le Populiste répudia, d’une façon véhémente, Vaillant et ses adeptes, dans le but de protéger le gouvernement contre les attaques du parti réactionnaire. Ce fut en vain, car La Fleur de Lys et L’Intégral, de même que les autres feuilles bigotes, dénoncèrent le clan ministériel, prétendant qu’il y avait eu avant la dissolution des Chambres, un pacte secret de signé entre le ministère et les ennemis de la religion. L’Éteignoir ne prit fait et cause pour personne, trouvant plus lucratif et plus sûr de pêcher dans toutes les eaux fangeuses que charrie le ruisseau électoral gonflé par les passions populaires. Tout en faisant aux candidats ministériels une lutte acharnée par toute la province, les ennemis de la liberté et du progrès concentrèrent surtout leurs efforts contre Vaillant, Lebon et Charbonneau, qui n’avaient que Le Dimanche pour les défendre des attaques perfides et des calomnies de la grande et de la petite presse.
Jacques Vaillant et Paul Mirot ne pouvant suffire à la tâche, Modeste Leblanc se présenta à point pour les tirer d’embarras. L’ancien reporter de l’hôtel de ville au Populiste, après avoir quitté ce journal pour entrer à L’Éteignoir, qui lui offrait une augmentation d’un dollar par semaine, venait de perdre sa situation pour avoir manqué une primeur sensationnelle : le maire de Montréal, pris d’une colique subite, obligé d’interrompre la séance du conseil municipal et de se faire conduire chez-lui en toute hâte, redoutant une attaque de choléra, les journaux annonçant depuis quelque temps que ce terrible fléau faisait des ravages épouvantables en Russie. Le pauvre garçon se désolait, sans ressources et ayant sa nombreuse famille à nourrir, lorsque, par hasard, il entra au bu-