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LA VOIX DU PEUPLE




La législature provinciale fut dissoute le vingt août et l’on fixa la date des élections générales dans la province de Québec, au dix-huit septembre, la mise en nomination des candidats dans les différents comtés ruraux et dans les divisions électorales des villes devant avoir lieu le onze septembre.

Le gouvernement, qui avait dédaigné les sages avis de l’honorable Vaillant pour se rallier à l’opinion du vieux Troussebelle, s’apercevait maintenant qu’il avait commis une erreur de tactique mettant son existence en danger. C’étaient ses derniers atouts qu’il jouait dans cette lutte, et afin de donner le moins de chances possibles à l’ennemi, il avait réduit à vingt-huit jours la période électorale. Il était trop tard, cependant, pour s’engager dans une voie nouvelle. Les ministres du cabinet décidèrent de ne pas appuyer les candidats du groupe dont le député de Bellemarie était le chef. Si ces candidats parvenaient quand même à se faire élire et dans le cas où le gouvernement serait maintenu au pouvoir, on tâcherait de s’entendre avec eux après les élections. Quant au prédécesseur de Vaillant, il voulait à tout prix aller combattre celui dont il avait triomphé devant le conseil des ministres. On le laissa faire.

Marcel Lebon, à qui on avait enlevé la direction politique du Populiste, sur les instances de l’honorable Troussebelle, son ennemi déclaré, se portait

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