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cendie du Flambeau, n’avait donné aucun résultat Le matériel de l’imprimerie étant assuré pour un montant assez considérable, l’ancien ministre des Terres avec l’argent provenant de l’assurance, avait fondé un nouveau journal : Le Dimanche. C’était une modeste feuille à quatre pages, renseignant le public sur les événements qui se passaient après la dernière édition des grands quotidiens paraissant dans la matinée, le samedi, jusqu’à la fermeture des lieux d’amusements, à minuit. Dans la page politique, on continuait la lutte en faveur des réformes demandées par les esprits progressistes, mais on ne répondait plus aux injures bavées par les fanatiques de La Fleur de Lys et de L’Intégral. On avait décidé de remettre à plus tard l’achat d’un matériel d’imprimerie, et, en attendant, on confiait l’impression du Dimanche à un imprimeur, pour un prix basé sur le chiffre du tirage hebdomadaire.

L’honorable Vaillant avait gardé son fils et Paul Mirot comme rédacteurs. Ce journal leur coûtait relativement peu de travail, mais ne leur rapportait pas, non plus, beaucoup d’argent. À deux reprises, Mirot, ayant eu à faire face à des dépenses imprévues, dut entamer les revenus de sa ferme de Mamelmont, déposés à la banque, la première fois pour payer son tailleur, la seconde, pour se libérer du loyer mensuel de sa chambre. À part le samedi, un seul rédacteur suffisait à la tâche quotidienne ; et, depuis que Jacques Vaillant était revenu, les deux amis, à tour de rôle, prenaient quelques jours de congé chaque semaine, qu’ils employaient à leur guise. Jacques, le plus souvent, en profitait pour faire de petits voyages en compagnie de sa femme, avide de connaître plus à fond la vie canadienne. Une semaine, ils allaient à Toronto, puis à Ottawa, à Québec ; d’autres fois, ils

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