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le débutant

lation canadienne-française, à laquelle on reprochait souvent, non sans raison, d’être par trop encline à s’angliciser et même à s’américaniser. Il démontrait la mauvaise foi de ceux qui accusaient d’immoralité, les œuvres de maîtres interprétées par les artistes du Théâtre Moderne. À tous ces arguments, Pierre Ledoux répondit par des anathèmes.

Les articles de Paul Mirot, en réponse à La Fleur de Lys, firent sensation : on en causait dans les salons et dans la rue. Un jour que le jeune rédacteur du Flambeau passait rue Saint-Jacques, il aperçut le notaire Pardevant causant avec Solyme Lafarce de la grave question du jour. Ce reporter, ivrogne et pourvoyeur de prostituée, assurait au gros notaire, qu’il tenait de source certaine que le Théâtre Moderne était soutenu par les francs-maçons de France, dans le but de détruire la foi catholique au Canada. Cette rumeur sensationnelle parut dans Le Populiste le lendemain. L’Éteignoir, qui avait eu la primeur de la fameuse affaire Poirot, cette fois était devancé par son rival quotidien. Immédiatement, ces deux journaux à sensation se disputèrent les services de Solyme Lafarce, à coups de dollars.

Madame Laperle et Miss Marshall s’étaient con-

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