rougissante que chantent les poètes des lys mélancoliques et des roses qui se fanent, mais, elle n’en était pas moins séduisante pour cela. Sa franchise de langage et de manières, sa crânerie à aborder les sujets les plus difficiles pour son sexe, sa façon de mépriser les mensonges conventionnels pour considérer bravement les réalités de la vie, autant que sa beauté, plurent à Jacques Vaillant. Dès cette première rencontre, l’ami de Mirot et l’étudiante sympathisèrent parfaitement.
Cette étudiante américaine aimait beaucoup mademoiselle Franjeu et s’intéressait, sérieusement au Flambeau. Elle voulait même mettre de l’argent dans l’entreprise, en faisant appel à la générosité d’Uncle Jack, vieux garçon noceur et, millionnaire, de New-York, sans cesse, selon le langage pittoresque de sa nièce, in love avec des Stage Beauties au Madison Square Garden. Elle soumit son projet à l’honorable Vaillant, qui lui fit comprendre qu’il ne pouvait accepter d’argent venant de l’étranger pour maintenir son journal. Ses ennemis avaient déjà assez de prétextes pour le combattre sans leur fournir de nouvelles armes.
Uncle Jack, qui s’était enrichi par ses coups d’audace dans les spéculations de bourse, constituait maintenant toute la famille de Miss Marshall, et elle devait hériter plus tard de la fortune de cet oncle