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phrases, plutôt que de citer des ouvrages éphémères, ou d’admettre des noms indignes à la compagnie de Voltaire, de Rousseau, de Bossuet, de Racine et de Fénelon. Nous avons également supprimé tout ce qui touchait à la polémique, car nous vivons dans un temps où la jeunesse a trop de choses utiles à apprendre. En un mot, nous n’avons rien négligé pour donner à notre œuvre tous les perfectionnements dont elle était susceptible ; nous avons voulu offrir à la France un ouvrage digne d’elle, un livre éminemment français, en un mot une grammaire nationale.

Aujourd’hui que l’on commence à rougir tout à la fois des écarts de la pensée et des erreurs du style ; que les livres qu’enfantait l’esprit déréglé de quelques écrivains ont passé de mode ; qu’on en est revenu à la nature, à la vérité, au bon goût, cet ouvrage, destiné à ramener la langue dans les limites raisonnables que nos grands écrivains ont su respecter sans rien perdre de leur essor et de leurs prodigieux avantages, ne peut manquer d’obtenir les suffrages universels, et il restera, nous en avons l’espoir, comme le monument le plus imposant qu’on ait jamais élevé à la gloire de notre langue.